Le Monyalos

L’image est entre ou derrière ce que l’on fixe (Merleau-Ponty).

Chromophores Jaune, Vert…

La peinture, par définition, s’est donnée un mouvement sans déplacement, par rayonnement (1), mais en sculpture, le temps est une dimension visible de l’espace.

De cette dichotomie est né le monyalos, structure de verre et de peinture. Peinture sculpturale, il donne une existence visible à ce que la vision profane croit invisible (2) (elle fait que nous n’avons pas besoin de “sens musculaire” pour avoir la voluminosité du monde (3)). Sculpture picturale, il donne une existence invisible à ce que la vision croit visible.

Cette ambiguité visuelle crée une attraction hypnotique de la forme (peinte d’une pluie de graphèmes) et met le spectateur en orbite. Ainsi l’observateur cherchant le radiant de la sphère contenue dans le monyalos voit la forme s’éclipser dans le vide. Le vide et la forme entrent en résonance et oscillent entre ondes et particules.

(1, 2 & 3 in L’Oeil et l’Esprit, M.  Merleau-Ponty).

Littéralement traduit du grec, Monyalos signifie monoverre, parallèle au monolithe.

Les plaques de verre constituant le Monyalos sont peintes à l’acrylique.

Les formes enfermées sont une approche et une interrogation sur la perception visuelle et sur les limites de celle-ci. De quoi est constituée une forme, comment se crée un volume? Qu’est ce qui permet à l’œil et l’esprit de se faire une idée ou une certitude de ce que l’on voit?

Les Monyalos enferment des nuages de temps. Ils sont des clepsydres de mon propre temps, de mon acte de peindre. Je peins par projection des formes abstraites et géométriques dans le temps et l’espace, et symboliques telles le carré, le cercle et le triangle afin de véhiculer différents niveaux de conscience au spectateur.